Le mode d’action des curares

Les curares, dépolarisants ou non dépolarisants, agissent au niveau de la jonction neuromusculaire, et plus précisément au niveau de la terminaison axonale. C’est dans leur mode d’action que l’on peut différencier les deux types de curares.

LES CURARES NON DÉPOLARISANTS

Les curares non dépolarisants (plus rarement appelé curares polarisants) agissent de façon compétitive avec l’acétylcholine en se fixant sur les mêmes types de récepteurs nicotiniques, par complémentarité de forme. Cependant, les molécules de curares fixées sur les récepteurs nicotiniques ne permettent pas l’ouverture des canaux ioniques, empêchant donc le passage des ions sodium (Na+) dans la membrane musculaire,  et ainsi la dépolarisation (contraction) du muscle. De plus, contrairement aux molécules d’acétylcholine, les molécules de curare non dépolarisant ne sont pas détruites par l’acétylcholinestérase. De ce fait, le muscle restera décontracté.

Cependant, pour que le bloc induit par les curares non dépolarisants soit effectif, il faut qu’au moins 75% des récepteurs nicotiniques soient occupés par des molécules de curare, et ce car très peu de molécules d’acétylcholine sont nécessaires sur les récepteurs nicotiniques pour permettre l’ouverture des canaux sodiques, le passage des ions Na+ et la contraction de la fibre musculaire.

LE CURARE DÉPOLARISANT : LA SUCCINYLCHOLINE

La succinylcholine se fixe sur les mêmes récepteurs nicotiniques que l’acétylcholine et permet l’ouverture des canaux ioniques, et le passage des ions sodium dans la membrane musculaire, entraînant une dépolarisation (contraction) du muscle comparable à celle induite par l’acétylcholine. Cette dépolarisation de la plaque motrice (muscle + axone) s’accompagne d’une zone d’accessibilité qui empêche la propagation des potentiels d’actions. Grâce a l’effet du curare, le muscle se contracte et l’enzyme destinée a détruire l’acétylcholine, l’acétylcholinestérase, n’agit pas sur la Succinylcholine. Le curare reste donc présent sur les récepteurs nicotiniques, entraînant une dépolarisation prolongée du muscle, qui se décontracte de lui même au bout de quelques minutes.

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L’action des curares peut être contrecarrée par les anticholinestérasiques, qui inhibent temporairement l’effet de l’acétylcholinestérase et augmente donc la quantité d’acétylcholine présente au niveau de la jonction neuromusculaire.

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